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Semaine du Shôjo 2017
Pour la 5ème année, Club-shôjo lance la Semaine du Shôjo (du 24 au 30 avril) : Une mise à l’honneur du shôjo, du josei et du yaoi durant 7 jours, au travers de multiples articles. Cette année, j’ai l’occasion de participer à l’événement interblogueur, le but étant simple : Répondre à une question, commune à tous les participants. Sans plus attendre, voici la question posée cette année :
Quel est le shôjo a eu le plus d’impact dans ta vie et pourquoi ?
Le choix me semblait assez difficile à la première lecture. Mais l’esprit posé, la réponse m’apparut comme une évidence. Le shôjo est un genre que j’affectionne tout particulièrement, d’une part car la majeure partie de mes premières lectures étaient des shôjo, et d’autre part car c’est un genre on-ne-peut-plus sous-estimé malheureusement (je vous invite d’ailleurs à jeter un œil au ‘’blabla manga – édition saint valentin’’ sur le blog de Missmatsu, on y parle du shôjo (et d’autres genre aussi) et c’est sympathique). J’en ai lu énormément, j’en lis toujours énormément, et j’en lirai probablement toujours beaucoup dans le futur, c’est donc avec une grande quantité de titres que je pouvais partir pour cette question. Néanmoins, si on veut employer à la lettre le terme assez fort ‘’d’impact’’, le champ des possibilités se réduit assez drastiquement. Ce qui m’a fait aboutir à, sans nul doute…
FRUITS BASKET フルーツバスケット
Fruits Basket est une oeuvre de Natsuki Takaya, débutée en 1999. Les 23 volumes ont été édités en France par les éditions Delcourt/Akata à partir de 2002. Une Perfect édition est prévue pour cette année (avec refonte des jaquettes).
Résumé éditeur : Tohru, mignonne et courageuse lycéenne, vivait sous une tente dans les bois. Recueillie pour ses talents en matière de travaux ménagers par la famille de Yuki Sôma, un de ses camarades de classe, Tohru vit maintenant entourée de garçons dans une grande maison. Mais ce qu'elle ignore, c'est que la famille Sôma est victime d'une malédiction secrète. Certains de ses membres se transforment, dans des circonstances particulières, en un des douze animaux du zodiaque chinois ! Avec d'aussi étranges personnages, la nouvelle vie de Tohru va lui réserver de nombreuses surprises.
Comme dit plus haut, à mon entrée dans le monde (fabuleux.) de la culture-pop japonaise, j’ai débuté (en grande partie) en lisant des shôjo, lors de ma première année de collège. C’était il y a quasiment 6 ans donc, que j’ai débuté Fruits Basket, empruntant les 7 premiers tomes disponibles d’une traite dans le CDI de mon collège. Qui aurait cru que le lendemain, j’aurais décidé si rapidement de me procurer dans l’immédiat la totalité de la série ? Le schéma de la série est assez courant (bien qu’en surface seulement), mais qu’importait ? Comment cela avait-il bien pu me faire vibrer autant ?
Si au premier abord, l’oeuvre peut sembler naïve et niaise à souhait, de part son héroïne gentille et candide, le semblant de « triangle amoureux » et ses airs de romantic comedy lycéenne, on remarquera au fil des volumes que Fruits Basket n’est rien de tout ça, et cache en réalité une analyse pertinente des doutes et des questionnements de l’adolescence, du passage à l’âge adulte. On observera une place très importante de la solitude et du rapport à l’autre, en touchant des thématiques larges et toujours actuelles: Le deuil, la différence, le travestissement, la délinquance, le harcèlement, le rejet, la maltraitance, le futur, l’amitié, la jalousie, le désespoir, l’estime de soi, l’amour parental, le respect de l’autre ou au contraire, la peur de l’autre… Chaque personnage devra faire face et affronter ses démons, afin de grandir et de mûrir: On ne suit pas les gentils et les méchants, le monde n’est pas binaire; tout n’est pas noir ou blanc. Les personnages sont tous des humains, qui doivent aller de l’avant pour évoluer. Et, sur ces 23 tomes, l’histoire n’est aucunement précipitée, ce qui permet d’explorer chaque thématique de manière subtile, pertinente et complète: Natsuki Takaya sait traiter des sujets difficiles, et s’il n’y avait pas cette dimension fantastique avec le zodiaque chinois (bien qu’elle soit le moteur du traitement des divers sujets), le récit aurait été parfaitement réaliste.
L’auteure a un trait typique du shôjo : Grands yeux, traits fins… De quoi faire passer les émotions par le regard. Une évolution drastique se fera du début à la fin de la série, pouvant rendre méconnaissable certains personnages. Ce changement m’aura personnellement fait plaisir, tout dépend des goûts de chacun.
Une qualité notable de Fruits Basket reste pour moi le traitement des personnages, aussi bien principaux que secondaires, de la part de Natsuki Takaya: Bien qu’il y en ait un grand nombre, l’auteure n’en laisse pas un de côté, ils n’ont pas qu’un nom et un physique, ils possèdent aussi un réel développement, on leur offre un caractère propre et marqué, avec leurs défauts et qualités, une personnalité, un passé, un présent… Un futur. Ils vont chacun grandir au cours du récit, par leurs altercations avec les différents personnages, mais aussi et très souvent grâce à la gentillesse, la douceur et la bienveillance du personnage de Tohru. Cette dernière permettra à un grand nombre de personnage d’affronter leurs plus sombres démons, et enfin, de se reconstruire.
Tohru, parlons en. Très souvent vue comme une personne niaise et idiote par les lecteurs (c’est une généralité, mais c’est ce que je lis très très souvent), elle est en réalité quelqu’un d’assez complexe, avec un caractère unique. C’est un personnage empli de gentillesse, de douceur, d’empathie, toujours prête à aider son prochain, très courageuse et terriblement attachante. Son tempérament est attendrissant, et on peut dire qu’en aidant les autres à se construire, elle parvient à se construire elle-même également. Une héroïne remarquable et que j’aime aujourd’hui énormément. Elle est synonyme d’espoir tout simplement.
Rares sont les séries présentant des personnages aussi complets, ne laissant pas en plan les adjuvants ou ‘’opposants’’; Natsuki Takaya a réussi à me toucher par les histoires des personnages, à me les faire tous apprécier en soit. J’apprécie qu’aucun personnage ne soit mis de côté, car avant tout, nos héros évoluent de part leurs interactions avec les autres, donc pourquoi les mettre de côté ces ''autres''?Natsuki Takaya vise juste et parvient à faire vibrer le lecteur, possédant la force de faire passer les sentiments qu’il faut au travers de répliques belles, poétiques, profondes, ou d’une mise en page simplement communicative. Le récit devient de plus en plus mature au fil des volumes, l’ambiance sombre évoluant crescendo. Le ton tragi-comique permettra de ne pas rendre le tout trop lourd, faisant passer le lecteur du rire aux larmes d’une page à l’autre. On sent que l’auteure maîtrise ce mélange des ambiances, alternant les passages drôles et les moments plus sentimentaux.
Même 6 ans après, je réagis toujours de la même manière à ma lecture, tantôt émue, tantôt amusée, par ces situations diversifiées. Je pourrai relire la série encore et encore, en réagissant toujours de la même manière. Et c’est avec un sourire béat que je me remémore chaque passage de la série.En outre, cela est réducteur de résumer Fruits Basket à la romance qu’il peut mettre en scène, d’une part car, à mon sens, elle est loin d’être au coeur du récit ici, et par déduction, elle ne fait pas l’essence même de l’oeuvre. On ne résume pas un shôjo à la romance qu'il présente.
Fruits Basket est une oeuvre incontournable à mon sens, un ‘’must-read’’; ce n’est pas un manga sans réelle saveur, n’apportant et n’innovant rien comme on en voit trop ces dernières années: Natsuki Takaya a donné naissance à un récit construit et intelligent, bien ficelé, avec des personnages bien façonnés et développés. Un récit profond et subtil: Elle sait où porter le lecteur, et ça marche.Si la série m'a beaucoup marquée, cela est sans doute due au fait que je me retrouvais tout simplement dans les personnages. Certaines thématiques m'ont plus touchée que d'autres, telles que celles sur l'estime de soi, le fait d'être différent, tout ce qui avait un attrait au rapport à l'autre. Voir que ces personnages au futur incertain parvenaient à remonter la pente afin de s'assurer un avenir radieux m'a fait office de remontant. Le récit donne de l'espoir. Simplement. Tohru m'a donné de l'espoir. Cela peut être sacrément niais dit comme ça, mais comment le dire autrement?
Soyons honnête, j’aurais énormément de mal à critiquer Fruits Basket, étant donné que la série a une forte valeur sentimentale pour moi: Elle m’aura bercé durant mes années collège, et je ne l’oublierai certainement jamais. Œuvre très forte en symbole, la corbeille de fruits, titre même du manga, invite simplement à ‘’trouver sa place’’. Quoi de plus fort pour des personnages perdus dans cette période de transition, entre l’adolescence et l’âge adulte ? Quoi de plus beau dans un monde où cela est de plus en plus difficile ? Fruits Basket est une véritable leçon de tolérance, que le plus de monde devrait lire.
Je vous le recommande chaudement, une série merveilleuse, poétique accessible au plus grand monde, un récit psychologique avec des thématiques bien exploitées.
Natsuki Takaya, merci.
Merci pour avoir écrit cette oeuvre.
Merci pour m’avoir permis de grandir.
Merci.Merci à Club Shojo d'avoir pris la peine de m'envoyer un message pour m'inviter à participer!
Ils participent aussi à l'événement, prenez le temps de voir leurs articles s'il vous plaît:
Club shojo
Heaven Manga
Kyoukai's World 1-2-
Manga Suki
Ma petite médiathèque
Maruna critique tout !
Mirrors
Miyuneko no yume
Vagues souvenirs
LeyziaEt vous? Quel est le shôjo ayant eu le plus d'impact dans votre vie?
En espérant vous retrouver en zone commentaire.
Tags : Semaine du shôjo, Fruits Basket, Manga, Critique, Chronique, Avis, Interblog
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Commentaires
Bonsoiiiiiiiiiiiiiiiir,
Ton article m'a fait changé ma vision de ce manga , dans ma tête c'etait juste "Un manga sur les animaux du zodiac wtf avec des dessins que j'aime pas trop" du coup je comprenais pas vraiment pourquoi c'etait/c'est si apprécié et ça me tentais paaaas du tout. Mais si c'est vraiment plus profond que ça je pense que je vais m'y mettre haha ça m'a l'air plus intéressant maintenant , surtout que mon cdi les a donc autant en profiter fufufu.
Ton blog m'est si utile olala
Coucou!
Haha, contente de lire ça! (je comprend que le dessin puisse rebuter, ça garde le côté un peu old school des shôjo avec les grands yeux, les trames et etc... Personnellement j'adore! x) )
Profite en oui, c'est plus facile de les lire quand ils sont à disposition que de devoir acheter l'intégralité de la série ! xD J'espère que ça te plaira au moins.
Huhuhu~ tant de flatterie